La grande histoire du féminisme

Maud Navarre

Grands Dossiers N° 63 - Juin - juillet - août 2021

La force d'une idée

Depuis ses origines, le mouvement féministe a déployé une énergie phénoménale pour défendre les droits des femmes. Les militantes ont dû faire preuve de courage, de ténacité et de créativité. La recette de leur succès tient en grande partie à la diversité des rhétoriques et aux mobilisations originales qu’elles ont déployées.

Le féminisme se veut pluriel dès son commencement. Il s’inscrit dans les courants de pensée de son temps : libéral, socialiste et révolutionnaire ; différentialiste, marxiste ou matérialiste à l’heure des théories de la domination sociale ; lesbien, égalitariste, du care, écologique, transhumaniste, queer de nos jours, avec le triomphe des quêtes identitaires. Bien sûr, certains courants ont tenté de prendre le dessus. Les passes d’armes étaient parfois vives voire violentes, mais l’union l’emportait pour défendre les droits des femmes.

Cette diversité a fait la force du mouvement et sa richesse. Grâce à ses multiples déclinaisons (religieux ou laïque ; ouvrier, populaire ou bourgeois…), le féminisme a fini par parler à toutes les femmes. Il s’est construit comme une revendication internationale. Dès le 19e siècle, les sphères militantes s’élargissent au-delà des pays occidentaux qui les ont vues naître. Ainsi sont apparus le courant anticolonial ou les congrès internationaux de femmes ; puis le black feminism et des courants intersectionnels, à la croisée de différentes caractéristiques (genre, « races », classes sociales, sexualités). L’Onu et l’Union européenne ont aussi relayé la cause.

Le féminisme trouve toujours un moyen de s’exprimer, même dans des périodes plus compliquées comme lors des guerres mondiales. C’est ce qui en fait une idée forte, une idée indispensable, mais pas indépassable, car il est aussi devenu la porte d’entrée pour penser d’autres émancipations : la reconnaissance des identités LGBTQI+ ou encore l’empowerment des femmes minoritaires et marginalisées (autochtones, musulmanes, dalits…).

Porte ouverte à d’autres manières de percevoir la vie collective et la place de chacun, le féminisme n’a pas fini d’écrire son histoire et ainsi, d’apporter un autre regard sur notre commune humanité.

C’est cette grande histoire, vivante et palpitante, que nous vous racontons dans ce numéro des Grands Dossiers des Sciences Humaines. Bonne lecture !

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