L'éveil de la cause lesbienne

Marion Rousset

Grands Dossiers N° 63 - Juin - juillet - août 2021

Bien que le mouvement lesbien s’inscrive dans le combat féministe, l’alliance avec les hétérosexuelles n’est pas toujours allée de soi.

Dans les années 1970, plusieurs actrices du Mouvement de libération des femmes fondent un groupe baptisé Les Gouines rouges pour donner une visibilité à leur orientation sexuelle ensevelie sous la question des droits reproductifs. Une manière de se révolter contre l’impératif de discrétion auquel elles sont soumises, dans un contexte de lutte contre le patriarcat qui à l’époque n’interroge pas la domination de l’hétérosexualité. « Les Gouines rouges sont le premier collectif à avoir essayé en France de politiser la question des lesbiennes, mais ce groupe a assez rapidement disparu car les lesbiennes d’alors se pensaient avant tout comme des femmes », relève Ilana Eloit, chercheure en science politique au CNRS.

Un conflit larvé s’installe cependant devant le manque de solidarité des hétérosexuelles face à l’homophobie, si bien qu’au début des années 1980, la rupture éclate. C’est Monique Wittig qui met le feu aux poudres avec la publication de deux articles dans la revue Questions féministes, « La Pensée straight » puis « On ne naît pas femme », qui font « l’effet d’une bombe au sein des mouvements féministes », affirme I. Eloit. « Politiser l’hétérosexualité comme un régime d’oppression crée un immense scandale en induisant la domination des femmes hétéro [...]

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