Le droit à l'avortement comme cheval de bataille

Justine Zeller

Grands Dossiers N° 63 - Juin - juillet - août 2021

Dans les années 1970, féministes et autres partisans se rejoignent pour défendre le droit à l’avortement. Leurs mobilisations très médiatisées aboutissent à la loi Veil en 1974.

L’avortement a été pendant longtemps condamné en France, comme dans de nombreux autres pays européens. C’est à partir des années 1890 qu’il devient une question sociale et politique. Les néomalthusiens, des anarchistes et libertaires inspirés des théories du pasteur et économiste anglais Thomas Malthus, réclament la liberté de l’avortement comme ultime recours face aux insuffisances de la contraception. Seules quelques féministes les soutiennent, telles que la libre penseuse et franc-maçonne Nelly Roussel. Malgré leur propagande, les natalistes l’emportent. La loi du 31 juillet 1920 sanctionne « la provocation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle ». Elle est accentuée par la loi du 27 mars 1923 par laquelle l’avortement devient un délit.

Il faut attendre les années 1970 et l’émergence du Mouvement de libération des femmes pour que la question de l’avortement libre et gratuit soit propulsée sur la scène publique. Plusieurs événements sont très médiatisés. Par exemple, Le Nouvel Observateur publie le 5 avril 1971 le célèbre « Manifeste des 343 » au sein duquel 343 femmes déclarent avoir avorté. En octobre 1972 se tient également le procès de Bobigny, durant lequel Marie-Claire (une jeune fille ayant avorté avec la complicité de sa mère et de [...]

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