Mai 68, une occasion manquée ?

Bibia Pavard

Grands Dossiers N° 63 - Juin - juillet - août 2021

Les manifestations et les grèves de 1968 n’ont pas permis d’obtenir de nouveaux droits pour les femmes, mais les féministes s’y sont forgé une solide expérience militante, utile quelques années plus tard.

Les événements de 1968 ont-ils fait progresser le féminisme ? La réponse est loin d’être univoque. Car l’aspiration à l’égalité hommes-femmes, portée par des voix pionnières, a eu du mal à se faire entendre dans le concert des revendications.

Les femmes sont partout en 1968. De plus en plus nombreuses à suivre des études dans l’enseignement supérieur, elles représentent 45,5 % des effectifs totaux et 67 % de ceux des facultés de lettres. Elles sont au cœur du mouvement de contestation étudiant. Sur le campus de Nanterre, elles occupent avec leurs camarades la tour administrative le 22 mars et affrontent les forces de l’ordre dans le Quartier latin à partir du 3 mai. Elles sont présentes dans les universités et les lycées occupés partout en France. Ce ne sont pourtant pas ces images qui ont été retenues par la postérité. Ce n’est que récemment qu’ont été redécouvertes les images de femmes en action jetant des pavés et bravant la police. Et pour cause : ce sont leurs collègues masculins qui tiennent les mégaphones et marchent en tête des manifestations. Les femmes se cantonnent à des rôles d’exécutantes et à des tâches qui leur sont traditionnellement dévolues : le soin aux blessés, le ménage dans les locaux occupés, la préparation des repas, la rédaction des [...]

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