En 2070, un tiers de l'humanité vivra dans le désert
Justine Canonne
Sciences Humaines N° 328 - Août-septembre 2020
Dans un demi-siècle, en l’absence de migration ou d’atténuation significative des effets du changement climatique, près d’un tiers de l’humanité serait condamné à vivre en zone désertique. C’est ce que pointe une étude internationale faisant appel au concept de « niche » ou « enveloppe » écologique : chaque espèce occupe en effet une zone géographique où les conditions sont optimales pour qu’elle prospère. Les communautés humaines se concentrent ainsi depuis des millénaires sur des zones caractérisées par une température moyenne annuelle oscillant entre 11 et 15 °C (1). Dans un scénario business as usual – si rien n’est fait pour contrer le changement climatique –, cette « niche écologique » humaine pourrait s’amenuiser, à tel point qu’en 2070, jusqu’à 3,5 milliards de personnes (soit plus de 30 % de la population mondiale selon les projections actuelles) vivraient dans des zones où la température moyenne annuelle dépasserait les 29 °C. Ces zones, qui occupent aujourd’hui 0,8 % de la superficie du globe, principalement au Sahara, s’étendraient alors à près d’un cinquième de la surface terrestre, comprenant notamment le nord du continent sud-américain, la quasi-totalité de la péninsule arabique et du sous-continent indien.
Chi Xu et al., « Future of the human climate niche », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. CXVII, n° 21, 26 mai 2020.
NOTES
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(1)
Moyenne des températures minimales et maximales annuelles.
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