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Changer le travail

La bienveillance en entreprise, mythe et réalités

Jean-François Dortier

Sciences Humaines N° 276 - Décembre 2015

L’appel à la bienveillance a fait une entrée remarquée dans le management. Simple gadget humaniste qui voile la dureté des relations au travail ou enjeu fondamental de la qualité de vie au travail ?

« Le monde du travail n’est pas gentil. » D’emblée, les initiateurs de l’Appel à plus de bienveillance au travail, aujourd’hui signé par plus de 300 entreprises, ont pris soin de désamorcer une critique qui vient aussitôt à l’esprit  (1). Dès que l’on entend parler de bienveillance dans l’entreprise, les remarques acerbes fusent : « c’est de la philosophie guimauve », « l’entreprise n’est pas un monde de bisounours », etc.

De fait, comment parler de bienveillance quand la pression sur le travail est devenue si forte que l’on voit partout des réductions de personnels, une précarisation de l’emploi, une augmentation du stress et un boom du burn-out ? Dans un tel contexte, l’appel à la bienveillance a quelque chose de décalé, voire d’indécent. Mais, rétorquent ses défenseurs, c’est justement parce que les temps sont durs qu’il faut s’employer à adoucir les relations de travail autant que faire se peut. La bienveillance n’est pas une philosophie chamallow de gentils idéalistes, c’est au contraire un devoir pour les managers qui exigent beaucoup de leurs salariés. Ce n’est pas une berceuse illusoire dans un monde idéal, mais plutôt une exigence humaine face à la dureté des temps.

D’où vient l’idée ?

Ce mouvement en faveur de la bienveillance au travail a pris [...]

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2 commentaires
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  • - le

    Je suis né trop tard dans un monde trop peu encore jeune. Mes cours de management à l'école de commerce étaient exclusivement fondés sur la manipulation et c'est pourquoi je n'ai pas pu travailler dans le monde des affaires. Non seulement il n'était pas question que je pratique des techniques qui contredisaient frontalement ma façon de voir les choses mais encore je n'ai pas osé me faire recruter par un agent aux ordres du manager.

    Si j'étais né vingt-ans plus tard, en l'an 2000, il aurait été envisageable que j'aborde le monde du travail sans terreur.
  • - le

    Ce type de management résulte de ce que Luc Boltanski et Éve CHIAPELLO ont appelé le dimension "artiste" du management. Il en contient à la fois l'intérêt lié à l'espérance issue des années 1968 et la réduction du politique au psychique.
    Mes amis et moi avons proposé une autre voie " Le management émancipant" (chez Pierson en 2015 "Pour en finir avec le management efficace ") qui cherche une autre réconciliation ouverte sur les sagesses du monde et pas seulement d'Occident

    http://www.barbier-rd.nom.fr/journal/spip.php?article1290
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