L'origine des inégalités revue et corrigée

Jean-François Dortier

Sciences Humaines N° 327 - Juillet 2020

Les sociétés des peuples premiers n’étaient pas toutes égalitaires, loin s’en faut. Certaines ont même connu de véritables castes aristocratiques.

Les Kwakiutl font partie des stars de l’anthropologie. Ces Amérindiens, qui vivent sur la côte ouest du Canada (dans la région de Vancouver), sont connus pour leurs grands totems de bois sculptés, leurs impressionnants masques rituels et l’institution du potlatch, une grande cérémonie où on dilapide sans compter un grand nombre de biens (des couvertures, de la nourriture, des plaques de cuivre…).

Moins connu est le fait que les Kwakiutl, qui vivaient traditionnellement (jusqu’au début du 20e siècle) de pêche, de chasse et de collecte, forment des sociétés inégalitaires et hiérarchisées, composées d’une caste aristocratique, de « gens du commun » et d’esclaves.

Des aristocrates chez les peuples premiers ? Voilà qui prend le contre-pied d’une thèse longtemps admise selon laquelle les inégalités sociales n’apparaissent qu’avec l’essor d’une agriculture dont les surplus permettraient d’entretenir une caste d’improductifs.

De la noblesse chez les chasseurs-pêcheurs

Or chez les Kwakiutl, les chefs et leur famille forment bien une noblesse, détenant des titres, des richesses, et un pouvoir qui les dispense des tâches courantes, réservées aux gens du commun et aux esclaves : pêcher ou chasser, fabriquer les canots, bâtir ou entretenir les maisons ou coudre les [...]

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